La reproduction et l'élevage, même pour des amateurs, implique d'avoir un milieu aquatique adéquate et un minimum d'équipement et de matériel.
Dans la nature, les espèces aquatiques se reproduisent quand les caractéristiques de l'eau sont conformes à des besoins spécifiques, ces conditions différentes d'une espèce à l'autre, correspondent en principe à une période saisonnière dans l'année.
La qualité de l'eau destinée à la reproduction doit être voisine de celle, que l'espèce à reproduire disposerait dans son milieu naturel. Les paramètres de l'eau, comme le pH, la dureté totale et l'alcalinité ne sont pas toujours aussi critiques, car les différentes espèces disponibles sur le marché sont issues d'élevages et donc plus adaptées à un milieu moins exigeant.
Cependant, plus le milieu destiné à la reproduction sera voisin du milieu naturel et meilleures seront les chances de succès de l'élevage.
♦ Attention, l'eau du bac de reproduction doit être une eau dite vieillie, dont le cycle de l'azote est bien terminé. En effet après la mise en eau d'un bac, pendant quatre à huit semaines l'eau reste toxique, l'introduction de pensionnaires durant cette période les condamne à mort.
Pour pallier ce phénomène et réduire ce délai, le mieux est d'utiliser l'eau du bac d'ensemble.
Les paramètres de l'eau favorable à la reproduction dépendent des espèces.
• Le pH de l'eau est souvent un facteur essentiel :
- L'eau doit être acide avec un pH compris entre 6,5 et 7,2 pour la plupart des ovipares, les Characidae, les Cyprinidae, les Callichthyidae, les Cichlidae avec des exceptions comme les espèces des Grands Lacs africain qui se reproduisent dans un milieu alcalin dont le pH varie entre 7,5 et 8,5 et les espèces les plus populaires, les Pterophyllum et Symphysodon qui préfèrent une eau légèrement plus acide avec un pH de 5 à 5,5.
- L'eau doit être alcaline avec un pH compris entre 7 et 8 pour la plupart des ovovivipares, les Poeciliidae, Poecilia et Xiphophorus et des vivipares, les Goodeidae Xenotoca.
• La dureté totale et la dureté carbonatée sont moins sensibles
- A condition d'avoir pour la majorité des espèces ovipares une dureté totale inférieure à 10 °GH, à l'exception des Cichlidae des Grands Lacs africains qui préfèrent 15 °GH et quelques espèces comme celles des Symphysodon la dureté totale et carbonatée doit être inférieure à 2 ou 3 °GH et KH et celles des Osphronemidae dont la dureté totale ne doit pas dépasser 5 °GH.
- L'eau peut être plus dure pour les ovovivipares, jusqu'à 18 °GH pour les Poeciliidae et de 20 °GH pour les vivipares Goodeidae Xenotoca.
• La température de l'eau sera en générale supérieure à la température habituelle du bac d'ensemble de 1 à 2 °C.
• L'éclairage
L'éclairage des bacs d'élevage sera moins intense et filtré par des plantes flottantes pour la plupart des espèces. Les œufs des Characidae ont impérativement besoin de l'obscurité pour se développer.
• La qualité de l'eau
L'eau d'un bac d'élevage doit être d'excellente qualité et présenter des taux très bas de nitrates, nitrites, ammoniaque et autres gaz ou substances nocives, le cycle de l'azote devra bien être terminé.
Vous trouverez dans le volume sur l'eau tous les moyens disponibles pour obtenir une eau adéquate pour un élevage.
Consultez ►
☛ Correction de la dureté totale
☛ Correction de la dureté carbonatée
☛ Modification du pH
☛ Correction des taux de nitrites et de nitrates
☛ Cycle de l'azote, processus de démarrage d'un aquarium
L'équipement nécessaire pour l'élevage dépend des espèces à reproduire, de la fréquence de reproduction souhaitée et de la quantité de jeunes désirés.
• Certaines espèces se reproduisent naturellement dans un bac d'ensemble, des Poeciliidae, des Nematobrycon , quelques alevins dissimulés dans une végétation suffisamment dense évitent les prédateurs et se développent correctement. Ce type de reproduction ne coute rien en équipement, la production est très faible, mais souvent suffisante pour renouveler la précédente génération de pensionnaires.
• L'élevage par un amateur passionné, des espèces même les plus faciles, implique de disposer d'un ou plusieurs bacs de reproduction, pour donner un maximum de chance aux œufs et aux larves de se développer normalement.
- Une ou deux cuves réservées à la reproduction, dont le volume dépend de la taille des espèces, 10 litres pour des Nothobranchiidae, 20 à 30 litres pour des Characidae, Cyprinidae, Osphronemidae, 50 à 100 litres pour de grands Cichlidae et plus de 100 litres pour de très grandes espèces ou le développement de nombreux alevins.
Ces cuves seront installées dans un lieu calme.
♦ Pour les espèces dotées de cannibalisme, il est utile de s'équiper de moyen de protection des œufs, larves et alevins.
- Dans le cas de certaines espèces d'ovovivipares, disposez d'une grande cage de ponte flottante, placez-la dans le bac de reproduction, y déposer la femelle le soir dans le noir et le lendemain les œufs seront visibles sous la cage. Mais nous déconseillons d'isoler la femelle dans un pondoir fixé à l'aquarium, car la femelle s'y trouve violemment stressée.
• Pour les ovipares qui ne prennent aucun soin de leur frai et préfèrent s'en nourrir, plusieurs options sont possibles pour offrir un refuge aux œufs et larves :
- Couvrez le fond du bac d'une épaisse couche, 6 à 8 cm environ, de mousse du type Taxiphyllum barbieri, dite mousse de java.
- Disposez au fond du bac d'un lit de 2 cm de billes en verre.
- Installez 2 cm au-dessus du sol un grillage plastique d'un maillage fin qui laisse passer les œufs qui tombent.
• Dès que les alevins sont à l'étroit dans leur bac de reproduction, transférez-les dans un bac plus grand, pour obtenir des adultes.
• Une filtration de l'eau du bac de reproduction, à l'aide d'un filtre-mousse qui provoque un léger mouvement de l'eau sans aspirer les œufs ni les larves, ni les alevins.
• Un moyen de traitement de l'eau pour disposer d'une eau suffisamment douce et acide.
• Une végétation est nécessaire pour certaines espèces, la mousse Taxiphyllum barbieri, dite mousse de java est a privilégier pour le dépôt des œufs de certaines espèces qui pondent en eau libre, des Cyprinidae par exemple. Des plantes à grandes feuilles verticales sont appréciées des Cichlidae, les Pterophyllum scalare qui après nettoyage y déposent leurs œufs
• Un substrat de ponte soit découvert, soit caché est une obligation pour la reproduction de nombreuses espèces de Cichlidae et de Loricariidae. Le support de ponte peut être un tube en plastique, des rochers, des morceaux de pots de fleurs en terre cuite
• Une alimentation spécifique des géniteurs, puis des larves et alevins est nécessaire et doit être préparée à l'avance, il s'agit de nourriture vivante, paramécie, artémias, vers de vase
• Une hygiène absolue sera respectée, bacs, plantes, substrats, supports de ponte, pierres, , seront soigneusement désinfectés et l'ajout dans l'eau de quelques gouttes bien diluées de bleu de méthylène, un antiseptique, fongicide, bactéricide et antistress, est bien utile.
♦ Le renouvèlement de l'eau provoque la reproduction de nombreuses espèces.
♦ Assurez-vous de votre capacité à financer un tel projet ou réduisez vos ambitions.