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Pourquoi le cycle de l’azote est-il important pour l’économie ?

Robert Bourdon
Robert Bourdon
2025-04-26 09:37:48
Nombre de réponses: 3
Lors de précédents travaux, il a été constaté que la région Grand Est est excédentaire en azote et que des exploitations céréalières ou d’élevage sont très dépendantes de la fertilisation azotée. Il apparaît donc primordial de limiter les pertes azotées dans l’eau et dans l’air, tout en renforçant la compétitivité des exploitations. Un nouveau projet de recherche, le PEI PARTAGE, ambitionne de répondre à cette problématique en incluant par exemple l’ensemble des parcelles concernées par un méthaniseur. Les réflexions ont été organisées autour du cycle de l’azote en vue d’optimiser les flux de matières entre les activités d’élevage, de cultures et de méthanisation. L’objectif est de réduire ces pertes, sans impact sur le rendement, par l’identification des moments critiques dans la rotation. L’approche se veut donc globale, de la parcelle au territoire. Les agriculteurs partagent leurs expériences et co-construisent avec les techniciens des systèmes de culture multiperformants. Des combinaisons de pratiques identifiées comme vertueuses sont testées en conditions réelles chez les agriculteurs.
Astrid Fleury
Astrid Fleury
2025-04-26 09:12:35
Nombre de réponses: 2
Le cycle de l’azote est important pour l’économie car la limitation de la minéralisation par les TCS et le semis direct permettent d’en conserver un maximum dans le profil, ce qui réduit les niveaux de fertilisation à terme. La croissance du pool organique permettra progressivement d’augmenter les fournitures du sol et réduire les niveaux de fertilisation à terme. Les cultures issues de sols plus organiques affichent généralement une meilleure teneur en protéine sans avoir recours à une surfertilisation de fin de cycle, toujours coûteuse et peu efficace en cas de conditions sèches. Le gain en protéine débouche directement sur d’importantes économies de complément azoté et souvent de soja importé. La pratique quasi systématique et généralisée des couverts en TCS et SD assure une bonne fermeture du système sol/plante/climat avec un recyclage presque total de l’azote comme de nombreux autres éléments, ce qui contribue à une sécurisation voire une augmentation des rendements conduisant à une forte amélioration du coefficient de valorisation des engrais azotés. Il est nécessaire d’apprendre à ne plus uniquement considérer la dépense en azote sur la culture mais sur la rotation ou bien à l’échelle de l’ensemble de l’exploitation, comme c’est le cas pour le carburant. Il est urgent de réagir car l’agriculture doit produire avec le maximum d’efficacité énergétique en réduisant bien entendu les coûts de carburant et de mécanisation mais aussi en développant des systèmes de production le plus autonome possible en azote. Le redéploiement de cultures de légumineuses est un secteur où la recherche doit s’investir de nouveau afin de sélectionner des plantes plus performantes et d’élaborer des itinéraires culturaux économiques, car il est inacceptable que l’agriculture française et européenne soit aussi dépendante de l’Est pour son approvisionnement en gaz et en engrais azoté pour les cultures. Il est important de promouvoir une agriculture qui produit avec le maximum d’efficacité énergétique en réduisant les coûts de carburant et de mécanisation mais aussi en développant des systèmes de production le plus autonome possible en azote, car cela permettra de réduire les coûts de production et d’augmenter la rentabilité des cultures, tout en préservant l’environnement. Le développement d’un sol vivant pouvant abriter plusieurs tonnes de biomasse de vers de terre, d’insectes, de bactéries et de champignons est une autre forme de stockage qui, toujours en mouvement, peut aussi endiguer le lessivage tout en favorisant l’alimentation des cultures, ce qui contribue à une meilleure gestion de l’azote et à une réduction des coûts de production. La position des légumineuses dans les couverts comme dans la rotation est un moyen extrêmement facile et peu coûteux de produire et de recycler de grandes quantités d’azote, il est donc nécessaire de prendre en compte cette pratique dans le calcul de rentabilité des cultures, car cela peut avoir des impacts importants sur la rentabilité des cultures et sur l’environnement. Enfin, il est nécessaire de réduire la dépendance de l’agriculture française et européenne à l’égard de l’Est pour son approvisionnement en gaz et en engrais azoté pour les cultures, car cela peut avoir des impacts importants sur la rentabilité des cultures et sur l’environnement.